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Focus

2022 SPRING

Alors, oppa, on ne parle plus anglais ?

Le dictionnaire Oxford English Dictionary (OED), un ouvrage de référence qui fait autorité dans la langue anglaise, comporte désormais deux fois plus d’entrées d’origine coréenne que dans sa précédente édition et cette augmentation considérable ne fait que confirmer le vif intérêt que suscite la culture du pays depuis plusieurs dizaines d’années.

Le nombre de mots d’origine coréenne présents dans l’Oxford English Dictionary a doublé dans sa dernière mise à jour. Cette progression sans précédent s’expliquerait par l’attractivité à l’international de la culture coréenne, notamment par le biais de vedettes de K-pop, films et séries, mais aussi en raison de la mode actuelle que suscite la cuisine du pays par ses qualités diététiques.
© Shutterstock

Jusqu’à la seconde moitié de l’année 2021, l’ouvrage de référence qu’est l’Oxford English Dictionary pour la langue anglaise comportait vingt-quatre mots coréens, mais il allait soudain s’enrichir de pas moins de vingt-six autres, ce qui représente une progression sans précédent en l’espace d’un an, toutes langues confondues.

Danica Salazar, la rédactrice en chef de World English d’OED, allait parler à ce propos de daebak, une expression qui désigne une aubaine ou un fait étonnant et se trouve justement parmi les dernières entrées. « Nous suivons tous la vague coréenne, que ce soit au cinéma, en musique ou dans la mode, et ce, y compris dans notre langue, comme l’atteste la présence de certains mots et expressions d’origine coréenne ajoutés lors de la dernière mise à jour de l’Oxford English Dictionary », a fait savoir l’OED.

En effet, bon nombre de ces nouvelles entrées ne sont pas étrangères aux amateurs de produits culturels coréens, car elles appartiennent depuis déjà quinze ans au vocabulaire de cette fameuse vague coréenne dite hallyu qui a fait son apparition dans les sujets de conversation et textes en langue anglaise.

La notoriété et le succès que connaissent les productions de l’industrie coréenne du divertissement ne semblant pas devoir se démentir, on peut s’attendre à voir d’autres mots encore faire leur entrée dans l’OED.

Une progression constante
Dans ses éditions et suppléments successifs, l’OED a étendu la définition de la langue anglaise bien au-delà de son mélange de saxon, de vieux-norrois, d’anglais, de normand, de grec et de latin, de sorte qu’il comporte aujourd’hui près de 600 000 mots employés par les anglophones du monde entier.

Éditée en 1928 au terme de quarante-neuf années de travail, sa première édition complète comportait quelque 414 800 entrées et plus de 1,82 million de citations provenant de différentes sources, dont la littérature, le cinéma et la chanson, mais pas le moindre vocable coréen.

C’est en 1933, dans un supplément à sa première édition, que feront leur apparition les deux termes relatifs à la Corée que sont « Korean » et « koreanize », puis quarante-trois longues années s’écouleront encore jusqu’à l’introduction de six autres termes dans le supplément de 1976, à savoir « gisaeng », « hangul » « kimchi », « kono », « myon » et « makkoli », qui désignent respectivement des courtisanes formées au chant et à la danse pour divertir les gens de cour et les fonctionnaires de l’administration provinciale, l’alphabet coréen, un condiment composé de chou fermenté et assaisonné, un jeu de stratégie traditionnel, une subdivision administrative et un vin de riz traditionnel. En 1982, le supplément suivant accueillera les sept nouveaux termes de « sijo », « taekwondo », « won », « yangban », « ri », « onmun » et « ondol », c’est-à-dire un genre de musique classique vocale ou un poème en trois vers, un art martial, la monnaie nationale, l’aristocratie de jadis, une subdivision administrative, un autre nom du hangeul et un système de chauffage par le sol. C’est ainsi qu’en 1989, la deuxième édition de l’OED allait comporter quinze mots d’origine coréenne.

Il faudra attendre quatorze années pour voir s’y ajouter le mot « hapkido », qui désigne un art martial moderne d’autodéfense, mais aussi s’établir l’usage de la lettre « K » précédant divers vocables pour former des noms composés. Le premier exemple est celui de « K-pop », dont la première occurrence a été relevée en octobre 1999 dans le magazine Billboard, comme allait le préciser l’OED dans l’entrée correspondante adoptée en 2016, le terme de « K-drama » ayant été employé pour la première fois, en 2002, par le quotidien singapourien The Strait Times.

Amorcé par la K-pop et le K-drama, le déferlement de la culture populaire coréenne allait ouvrir la voie à l’adoption par l’OED de nouveaux mots tels que « bibimbap » en 2011, « soju » et « webtoon » en 2015, « doenjang », « gochujang » et « K-pop » en 2016, ainsi que « chaebol » en 2017 et « Juche » en 2019, ces termes désignant respectivement un plat de riz aux légumes sautés, à la viande et au concentré de piment, une liqueur distillée, des bandes dessinées numériques sérialisées sur des plateformes en ligne, des concentrés de soja et de piment rouge, la musique pop coréenne, les grands groupes industriels et l’idéologie officielle de l’État nord-coréen.

aegyo, n. and adj.

A. n.

Cuteness or charm, esp. of a sort considered characteristic of Korean popular culture. Also: behaviour regarded as cute, charming, or adorable. Cf. KAWAII n.

B. adj.

Characterized by ‘aegyo’, cute, charming, adorable.

banchan, n.

In Korean cookery: a small side dish of vegetables, etc., served along with rice as part of a typical Korean meal.

bulgogi, n.

In Korean cookery: a dish of thin slices of beef or pork which are marinated then grilled or stir-fried.

chimaek, n.

In South Korea and Korean-style restaurants: fried chicken served with beer. Popularized outside South Korea by the Korean television drama My Love from the Star (2014).

daebak, n., int., and adj.

A. n.

Something lucrative or desirable, esp. when acquired or found by chance; a windfall, a jackpot.

B. int.

Expressing enthusiastic approval: ‘fantastic!’, ‘amazing!’

C. adj.

As a general term of approval: excellent, fantastic, great

fighting, int.

Esp. in Korea and Korean contexts: expressing encouragement, incitement, or support: ‘Go on!’ ‘Go for it!’

hallyu, n.

The increase in international interest in South Korea and its popular culture, esp. as represented by the global success of South Korean music, film, television, fashion, and food. Also: South Korean popular culture and entertainment itself. Frequently as a modifier, as inhallyu craze, hallyu fan, hallyu star, etc. Cf.

K-, comb. form

Forming nouns relating to South Korea and its (popular) culture, as K-beauty, K-culture, K-food, K-style, etc.Recorded earliest in K-POP n. See also K-DRAMA n.

K-drama, n.

A television series in the Korean language and produced in South Korea. Also: such series collectively.

kimbap, n.

A Korean dish consisting of cooked rice and other ingredients wrapped in a sheet of seaweed and cut into bite-sized slices.

Konglish, n. and adj.

A. n.

A mixture of Korean and English, esp. an informal hybrid language spoken by Koreans, incorporating elements of Korean and English.In early use frequently depreciative.

B. adj.

Combining elements of Korean and English; of, relating to, or expressed in Konglish.In early use frequently depreciative.

Korean wave, n.

The rise of international interest in South Korea and its popular culture which took place in the late 20th and 21st centuries, esp. as represented by the global success of Korean music, film, television, fashion, and food ; = HALLYU n. ; Cf. K- comb. form.

manhwa, n.

A Korean genre of cartoons and comic books, often influenced by Japanese manga. Also, a cartoon or comic book in this genre. Cf. MANGA n.2 Occasionally also applied to animated film.

mukbang, n.

A video, esp. one that is livestreamed, that features a person eating a large quantity of food and talking to the audience. Also: such videos collectively or as a phenomenon.

noona, n.

In Korean-speaking contexts: a boy’s or man’s elder sister. Also as a respectful form of address or term of endearment, and in extended use with reference to an older female friend.

oppa, n.

1. In Korean-speaking contexts: a girl’s or woman’s elder brother. Also as a respectful form of address or term of endearment, and in extended use with reference to an older male friend or boyfriend.

2. An attractive South Korean man, esp. a famous or popular actor or singer.

samgyeopsal, n.

A Korean dish of thinly sliced pork belly, usually served raw to be cooked by the diner on a tabletop grill.

skinship, n.

Esp. in Japanese and Korean contexts: touching or close physical contact between parent and child or (esp. in later use) between lovers or friends, used to express affection or strengthen an emotional bond.

trot, n.

A genre of Korean popular music characterized by repetitive rhythms and emotional lyrics, combining a traditional Korean singing style with influences from Japanese, European, and American popular music. Also (and in earliest use) as a modifier,as in trot music, trot song, etc. This genre of music originated in the early 1900s during the Japanese occupation of Korea.

unni, n.

In Korean-speaking contexts: a girl’s or woman’s elder sister. Also as a respectful form of address or term of endearment, and in extended use with reference to an older female friend or an admired actress or singer.

Les nouveaux venus
Dans sa nouvelle édition de septembre 2021, l’OED allait compléter ses entrées coréennes du mot « daebak » mentionné plus haut, ainsi que de ceux de « hallyu », « K-drama », « Korean wave » et « K- ».

Les apports lexicaux de la K-pop sont connus de ses admirateurs du monde entier et comportent « oppa », « unni » et « noona », ces appellatifs affectueux qu’ils emploient pour s’adresser à leurs artistes favoris, « aegyo », ce charme qu’exercent naturellement les idoles sur leur fans, et « trot », un genre de musique populaire plus ancien qui connaît un regain de succès depuis quelques années.

De son côté, le K-drama est à l’origine de l’introduction du mot « hanbok » désignant le vêtement traditionnel que portent notamment les personnages des feuilletons historiques ; il est aussi lié à celui de « chimaek », qui provient des menus de livraison à domicile où figure ce poulet frit servi avec de la bière, ainsi qu’à celui de « PC bang », un cybercafé où se pratiquent les jeux vidéo. Quant aux manhwa, ces dessins animés et bandes dessinées dont l’appellation a été retenue en 2015 aux côtés de celle de webtoon, ils ont inspiré un grand nombre de scénarios d’œuvres de K-drama.

La cuisine coréenne, qui représente quantitativement le plus important de ces nouveaux venus, n’avait pas manqué d’attirer l’attention des lexicographes de l’OED. Parmi les nouveautés auxquelles elle a donné lieu, figurent, outre le mot « chimaek », ceux, plus nouveaux encore, de « banchan » (plats d’accompagnement servis avec du riz), « dongchimi » (kimchi blanc de navet), « japchae » (vermicelles aux légumes sautés), « kimbap » (rouleaux de riz aux algues), « galbi » (côtes de bœuf marinées), « bulgogi » (fines tranches de bœuf ou de porc marinées) et « samgyeopsal » (poitrine de porc en fines tranches à faire griller à table) : autant de préparations alléchantes qui prennent souvent place sur les tables dans les scènes de repas ou festins représentées par les K-dramas. Dans les combats qui s’y déroulent également entre maîtres d’arts martiaux, les adversaires échangent toujours des « tang soo do », ces coups comparables à ceux du karaté dont le nom a rejoint les entrées de l’OED. On ne manquera pas de remarquer également la présence des mots « fighting », une interjection exprimant un encouragement ou un soutien, et « skinship », qui désigne un « étroit contact physique », pourtant maintes fois décriés en tant que spécimens des anglicismes du konglish, ce dernier terme ayant d’ailleurs été lui aussi adopté. Il convient enfin de signaler l’ajout tout aussi curieux du mot « mukbang », qui désigne une vidéo se bornant à montrer quelqu’un en train de manger et le plus souvent visionnée sur les réseaux sociaux. Ce dernier terme, de même que chimaek, appartient pourtant au registre argotique et, tout comme lui, est absent des dictionnaires coréens, ce qui n’a pas empêché l’OED d’adopter l’un et l’autre.

L’exactitude des lexicographes
Entreprise en 1884, la parution de l’OED s’est déroulée en plusieurs étapes et l’écart de soixante et un ans qui sépare ses première et deuxième éditions ne pourra se reproduire entre cette dernière et la troisième, dont l’élaboration entamée en 2000 le dotera d’un format numérique devant succéder aux nombreux tomes des éditions précédentes. On imagine aisément qu’en raison de la nature même de l’OED, une telle entreprise nécessitera plusieurs années de travail.

Contrairement à la plupart des dictionnaires, l’OED est un ouvrage scientifique fournissant non seulement la définition des mots dans leur acception actuelle, mais aussi des renseignements historiques tirés de sources aussi différentes que la littérature, les périodiques, le cinéma, la chanson et les livres de cuisine. Les informations linguistiques relatives à chaque entrée s’organisent ainsi sur plusieurs niveaux selon qu’elles concernent l’étymologie ou les citations données en exemple et tirées de documents de référence, lesquelles, cumulées sur les centaines de milliers d’entrées que comporte l’ouvrage, s’élèvent à plusieurs millions.

J’ai moi-même participé à l’introduction des nouveaux termes coréens aux côtés d’autres consultants de langue coréenne qui travaillaient sous la direction du professeur Jieun Kiaer de l’Université d’Oxford. À cet effet, le professeur Salazar m’a fait parvenir un fichier au format PDF qui renfermait deux tableaux dressant la liste des mots coréens à insérer lors de la mise à jour de l’OED. Le premier énumérait les entrées nouvelles en les accompagnant de questions, tandis que le second se composait d’entrées déjà existantes appelées à faire l’objet d’une révision et comportait également des questions. L’étymologiste Katrin Thier allait également m’interroger sur l’origine des mots sélectionnés en m’adressant ces questions dans un fichier PDF.

Il est incontestablement difficile, voire risqué, de donner l’étymologie d’un mot étranger si l’on ne dispose que de documents rédigés en anglais et que l’on ne possède aucune connaissance de la langue concernée, cette tâche ardue exigeant donc impérativement de faire appel à des linguistes qui soient des locuteurs natifs. Conformément à ce principe, l’ensemble des mots recensés par l’OED comportent une indication de leur origine issue de la recherche effectuée par les étymologistes de l’OED, auxquels un locuteur natif apporte son concours pour confirmer l’exactitude de cette information.

Les locuteurs coréens ont également été sollicités en vue d’une intervention sur douze entrées déjà existantes. Il s’agissait notamment d’indiquer le découpage syllabique du mot gisaeng et l’étymologie de celui de kimchi qui avaient tous deux pris place dans le supplément de 1976. Les questions formulées à ce sujet portaient sur la structure des mots, à savoir leur segmentation sémantique et l’origine de chacun de ces segments, afin de savoir s’il existait un lien entre les vocables ban de banchan et bap de kimbap, par exemple.

L’OED a également fait appel à mes services pour s’assurer de l’exactitude des informations portant sur les nouvelles entrées, des emplois divers d’un même mot en langue coréenne et des différences d’usage qui existent dans les deux pays de la péninsule. Certaines des questions posées m’ont particulièrement intéressée, notamment celle de savoir si l’appellatif « noona » pouvait s’adresser à une petite amie et celui d’ « oppa » à un petit ami.

À l’occasion des recherches que j’ai effectuées pour apporter des réponses à l’OED, j’ai découvert de nombreux faits intéressants que j’ignorais auparavant, notamment à propos des PC bang, l’OED souhaitant savoir si ces établissements assuraient également des services de restauration. Alors que j’étais persuadée jusque-là qu’ils se limitaient à servir des nouilles instantanées dans un gobelet en plastique, entre autres en-cas, j’allais avoir la surprise de constater qu’ils proposaient une grande variété de plats, comme en témoigne le néologisme « PCtaurant » formé avec les vocables PC et restaurant par lequel on les désigne parfois.

 

dongchimi, n.

In Korean cuisine: a type of kimchi made with radish and typically also containing napa cabbage, spring onions, green chilli, and pear, traditionally eaten during winter. Cf. KIMCHI n.

 

 

galbi, n.

In Korean cookery: a dish of beef short ribs, usually marinated in soy sauce, garlic, and sugar, and sometimes cooked on a grill at the table.

 

 

hanbok, n.

A traditional Korean costume consisting of a long-sleeved jacket or blouse and a long, high-waisted skirt for women or loose-fitting trousers for men, typically worn on formal or ceremonial occasions.
© MBC

 

 

japchae, n.

A Korean dish consisting of cellophane noodles made from sweet potato starch, stir-fried with vegetables and other ingredients, and typically seasoned with soy sauce and sesame oil. Cf. cellophane noodle n.

 

 

PC bang, n.

In South Korea: an establishment with multiple computer terminals providing access to the internet for a fee, usually for gaming.

 

 

tang soo do, n.

A Korean martial art using the hands and feet to deliver and block blows, similar to karate.
© Fédération internationale de Tang Soo Do

 

Les critères de choix
Parmi les questions que mes recherches m’ont amenée à me poser, je me suis demandé pourquoi l’OED avait comporté aussi peu de mots coréens pendant si longtemps, alors que ceux qui avaient été ajoutés à sa dernière édition dépassaient en nombre tous ceux adoptés jusque-là. J’aurais aussi souhaité savoir qui prenait la décision de retenir tel ou tel terme et comment se déroulait cette sélection, mais je me suis surtout interrogée sur la raison pour laquelle plusieurs mots d’origine coréenne avaient soudain été adoptés, ainsi que sur la poursuite de cette tendance à l’avenir. La faible représentation de la langue coréenne dans cet ouvrage peut s’expliquer par la diffusion limitée de la culture de ce pays dans le monde anglophone et par les rares occurrences de mots coréens dans les publications anglaises, mais aussi, dans une certaine mesure, par le fait que la portée de la langue est parfois sous-estimée. Pour qu’un mot puisse figurer dans l’OED, il doit avoir été sélectionné par l’éditeur sur la base d’informations attestant un usage pertinent dans des textes rédigés en anglais depuis suffisamment de temps, cet emploi devant en outre convenir à un contexte particulier.

Si l’avenir de la diffusion de la langue coréenne pose question, celle-ci n’en est qu’à ses débuts avec l’introduction récente dans l’OED de vingt-six mots qui s’étaient pourtant répandus à l’étranger et y étaient employés depuis quinze ou vingt ans pour le moins, alors que la culture populaire gagne rapidement du terrain à l’international. Les contenus culturels coréens sont désormais accessibles à un plus vaste public au moyen de plateformes de streaming disposant d’une audience planétaire, à l’instar de la série à succès Squid Game disponible sur Netflix. En donnant la possibilité de découvrir toujours plus de vocabulaire, ces nouveaux produits culturels ne pourront que favoriser le rayonnement de la langue coréenne dans le monde.

Shin Ji-young Professeur au Département de langue et littérature coréennes de l’Université Koryeo

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